Une grande soirée musicale performative dans le superbe Black Box du Grütli, axée autour de trois « game-pieces » conçues par notre héros-artiste-perfomer « quasi national », Monsieur Christian Marclay. Le tout en guise de finissage de son expo ayant pris place tout l’été au MAMCO.

On ne présente plus Christian Marclay ici, « plasticien musical » ayant réussi l’exploit de collaborer avec les plus grands noms de la scène expérimentale étasunienne (John Zorn, Sonic Youth, Elliot Sharp, etc, etc…)…

Ce soir, 3 pièces musicales inédites à Genève, basées sur des très belles réalisations photographiques (cartes, diapos,… ) avec chacune leurs titres et leurs « histoires musicales » derrière elles et se voulant des bases de partitions graphiques « ludico-aléatoires », aux règles de jeu visuelles et accidentelles comme souvent chez Marclay, pour des jeux musicaux improvisés.

Une ribambelle de personnalités locales se prêteront «à ces jeux » ce soir, avec la présence exceptionnelle d’une grande dame de la vocalisation expérimentale new-yorkaise, Shelley Hirsch.

Quand l’art plastique devient musique, quand la musique devient art plastique, quand le hasard devient jeu musical, quand le jeu devient plaisir, quand le plaisir devient musical, quand la musique est partout…
… avec un tel Momunent en guise de Maître de Cérémonie et une telle flopée de musiciens en guise d’interprètes, on ne peut qu’accourir.

Un immense honneur pour nous de participer, sur l’invitation du MAMCO, à un événement rare où la Surprise, définitivement, sera le maître-mot.

Ordre de passage non défini. Venez à l’Heure.

Bref descriptif des Pièces Musicales présentées :

Zoom Zoom, 2008, création
Variante d’ Onomatopeia (2007-2008), consistant en une projection de 151 images montées en slideshow formant une partition graphique pour Shelley Hirsch avec comme seule restricition, la durée de la vidéo.

Graffiti Composition (1996-2002)
Pendant l’été 1996, répondant à une commande de Sonambiente, festival de musique organisé par l’Akademie der Künste à Berlin, Christian Marclay a collé sur les murs de la ville 5000 feuilles de papier à musique vierges, striées de douze portées chacune. Ces pages blanches sont bientôt recouvertes de graffitis, dessins, mots, parfois de notations musicales ; certaines sont maculées, déchirées, recouvertes ; toutes portent la trace de l’intervention humaine. Huit cents photos seront prises de cette partition éphémère, menacée par les intempéries et les dégradations. Marclay en a sélectionné 150 pour réaliser un portfolio qui symbolise à ses yeux «un portrait musical de Berlin». Cette partition écrite par des mains anonymes a déjà été interprétée plusieurs fois, les musiciens venant transformer ces signes, ces traces en sons.

Shuffle, 2007
C’est un jeu de cartes avec des photographies de partitions trouvées : des ready-made, des enseignes de magasin de musique ou des publicités qui utilisent une portée et des notes de manière purement décorative ; c’est-à-dire d’une manière qui n’a pas de sens musical. On y trouve parfois des fautes, ou des incongruités (six lignes pour les portées par exemple). Musicien ne sachant pas lire la musique, ces interprétations purement graphiques de la musique m’ont toujours fasciné. Il y a soixante-quinze images de ces “partitions”, elles sont réunies sous forme d’un jeu de cartes et les gens peuvent inventer leur propre règle ; cela peut se jouer seul ou à plusieurs.

Onomatopeia, 2007-2008
Projection de 151 images montées en slideshow formant une partition graphique pour Shelley Hirsch avec comme seule restriction, la durée de la vidéo.