Duo regroupant deux immenses figures-légendes-pivots de la scène activiste berlinoise et internationale de ces 30-40 derniers années (Danielle De Picciato est la confondatrice de la fameuse Love Parade à Berlin en 1989, ex-membre du groupe culte Crime And The City Solution, collaboratrice de Gudrun Gut au sein de The Ocean Club ou de Nick Cave au sein de Die Haut tandis que Alexander Hacke n’est autre que le bassiste et l’un des membres fondateurs des cultissimes Einsturzende Neubauten), hackedepicciotto a sorti une poignée d’albums acclamée par la presse spécialisée (dont les derniers en date, « The Silver Treshold «  et le tout récemment sorti « Keepsakes » sur le légendaire label anglais MUTE). Glissant avec aisance magnétique entre drone cinématique, musique industrielle, expérimentations sonores et chants/spoken words, hackedepicciotto oscille entre harmonies méditatives, paysages sonores hantant, drones massifs et explosions_météorites symphoniques vivaces, tel un mélange parfait entre des groupes comme OM, Suicide, Dead Can Dance, Low ou encore Arvo Pärt.

Auteur.e,s de sets lives intensément aimantant, hackedepicciotto crée des atmosphères acousticos_électriques merveilleusement envoûtantes, riffs issus du néant/désert tels un murmure se transformant en une vague_rouleau de frénésie volcanique apocalyptique, mélange magistral de mélancolie, de tonalités translucides, d’accords aux basses abyssales, de chants_récitations gutturales et d’ajouts électroniques clairsemés pour une musique existentielle qui rugit, gronde et vibre en laissant l’auditeur.trice.x totalement secoué et submergé de plaisir à la fois.

Un duo aux membres viscéralement historiques_adn ce soir et à l’univers hypnotiquement ensorcelant.

Profondément recommandé.

Avec, en première partie de soirée, le fascinant et excellent trio franco-bulgare OTTO (les percussionnistes Pol Small, Gabriel Valtchev et Camille Emaille) façonneur.se.s d’une musique minimaliste dans le vocabulaire de départ mais à l’intensité englobante et exponentielle dans son énergie et rendu live.

Les trois musicien.ne.s se regroupent autour du même instrument, le tapan (une percussion bulgare à seulement deux sons de peaux) auquel viennent petit à petit s’ajouter des percussions métalliques (gong, plaque de bronze). Débutant leurs sets par une progression sur un rythme traditionnel bulgare en sept temps qui à travers des décalages successifs d’un tapan à l’autre laisse apparaître des polyrythmies de plus en plus complexes, le trio OTTO joue de la
répétition transcendante du cycle en faisant éclore des variations de timbres, de rythmes et de couleurs qui, en fonction de l’espace de la performance, peuvent être très variables. Cette ascension éclate quand l’unisson revient, même furtivement, semblant alors soulager la tension qui surgit une nouvelle fois avec l’apparition du timbre métallique, apporté par un gong, puissant, rond et grinçant pour faire dès lors place à une improvisation_apothéose finale explosive, mécanique, saccadée et bruitiste à la fois.

Un travail captivant et au résultat organico_rythmique irrésistible, parfait en première partie de soirée.

Un excellent dimanche_rentrée_premiers concerts 2024 en perspective ici, le tout enrubannée comme il se doit par les passages de disques magniticos_absorbant de Fuxy Lady_yeAh!

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